Après D’un cheval l’autre, Bartabas se lance dans une méditation poétique sur la place de l’homme sur terre et dans le règne animal. 

Nous sommes à la genèse de cette humanité. On pourrait dire avant l’ère Sapiens. L’homme et la bête sont mêlés, ne se sont pas encore séparés. Ils sont proches et doivent parfois leur survie en se tuant l’autre. Tuer dans ce cas, n’est même pas un meurtre ou une tragédie, c’est l’offrande à la terre. Le sang féconde la terre pour une autre naissance qui sera fleur et qu’on mangera.

Quand on connaît Bartabas, on sait son amour de la poésie, surtout celle qui heurte, bouleverse, entre Lautréamont et Mallarmé. On se dit qu’il aurait pu être peintre et offrir des tableaux reflétant les mythes et les légendes où l’animal est si puissant qu’il ose s’adresser à l’homme pour lui donner sa force avant de mourir à condition, qu’il ose tremper son épée dans son flanc… 

Il y a dans ces Cantiques, un chant, celui de la terre en devenir, des couleurs sombres perlées de rouge, une certaine sauvagerie qui pousse le vivant sur des sentes inconnues… Mais il y a la renaissance, le passage d’un état à un autre. Des épousailles entre la terre et les airs… Des enfants sur les ailes d’un charognard qui va l’aider à grandir. 

Ces Cantiques sont à la fois masculins et féminins. Comme si l’être humain était encore en devenir. 

Une poésie flamboyante, mais qui nous rappelle à nous lectrices et lecteurs que Le silence des bêtes nous rappelle à l’ordre du monde… Chaque cantique s’achève par la phrase qui élève et signe le constat d’un auteur en perpétuelle interrogation. 

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s