Serge Toubiana, président d’Unifrance (organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français) a été critique aux Cahiers du cinéma et directeur de la Cinémathèque française. Il est l’auteur de nombreux ouvrages évoquant le cinéma, des comédiens. On l’a compris, il est l’homme de l’image qui révèle les idées.

Le fils de la maîtresse parle de son enfance à Tunis dans le quartier juif de Sousse auprès de parents un peu hors du schéma traditionnel de la famille classique.

Papa, horloger bijoutier, mais surtout réparateur de l’horlogerie petite et grande, épouse maman institutrice. Papa est plus jeune que maman… Il a vingt-trois ans et elle, trente ans. Lui, encore jeunot en short le jour du mariage, mais beau garçon et elle, belle, mais femme mûre. Serge ne s’explique pas cette union en marge des deux familles juives. La religion ne réunit pas, n’unit pas. Sont-ce les suites de la guerre, les enfants seront élevés dans le culte du communisme ? Les parents militent, admirent et pleurent la mort de Staline.

Le grand divertissement est le cinéma pour la famille. Mais jamais, les enfants n’auront le droit de voir un film réservé aux adultes. Serge confie n’avoir aucun souvenir des dessins animés de Walt Disney. Il ne les a pas vus… Tout ce qui venait d’Amérique était sans doute à proscrire pour les parents qui s’émouvront de l’histoire de Sacco et Vanzetti, condamnés à mort, malgré le manque de preuves de leur implication dans un hold-up sanglant. Mais que dire des époux Rosenberg… Mourir pour des idées… Mourir parce que juifs-communistes au service de l’URSS, disait-on, et que les marches du monde entier n’ont pas sauvés de la chaise électrique.

Serge Toubiana évoque cette enfance où parfois ses sœurs et lui étaient invités dans la famille paternelle et maternelle où l’on célébrait les fêtes religieuses. Ce n’est pas la foi, la croyance qui lui ont manqué, mais l’appartenance, vivre selon des rites et des repères… Serge Toubiana n’oublie pas de glisser, au fil des pages, quelques pastilles d’enfance… comme des voix off évoquant le berceau lui ayant permis d’être ce qu’il est devenu… Il parle du cinéma, des réalisateurs, des comédiens avec amitié et lumière.

Ces pages sont une belle célébration à la maîtresse, sa mère, qui avait, par-dessous tout, le goût de transmettre et d’éduquer. Le couple viendra s’établir à Grenoble. La mère avait peur de Paris… À sa façon, son fils transmet aussi l’essentiel, grâce au cinéma, réflexion et rêve mêlés. Car dit-il : « transmettre et partager, c’est aimer… »

À offrir pour le partage.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s