C’est toujours un plaisir de plonger dans un ouvrage de la collection Étonnants Voyageurs créée par Michel Le Bris.

Neil Ansell a exploré plus de cinquante pays, rencontré une foule de personnes. Il a toujours été au gré de ses humeurs, des vents. 

Pourquoi s’est-il « perdu » au fin fond de la campagne galloise ? Un besoin d’en finir avec l’agitation du monde ? Il y a chez lui une nécessité de se réapprendre, de voir le monde autrement. Il va encore sur les chemins, sans savoir jusqu’où, sans carte. Lui, amoureux du chant de la vie, des sources, des oiseaux, du frémissement du vent dans les feuilles, fait le tragique constat qu’il est train de perdre l’ouïe. Passé ce constat déstabilisant, on le serait à moins, Neil trouve, dans cette perception qui s’éloigne, une autre façon d’être au monde et au cœur de la nature. Il VOIT différemment et ce qu’il évoque dans ces pages c’est une invitation pour ses lecteurs à le suivre sur des routes que nous n’aurions sans doute jamais empruntées. La nature est là qui peut tout, qui chante autrement, qui nous comble, à condition que nous sachions en prendre soin. Il nous raconte l’origine des pierres, l’adoration du soleil par certains peuples. « Nous avons tendance à penser que l’adoration du soleil a été la plus primitive des religions, mais il me semble pourtant qu’elle possède une espèce de logique fondée sur le visible –beaucoup plus que les religions qui sont venues plus tard, quand l’homme a commencé à créer des dieux à sa propre image. »

Il parle de l’attrait de la mer sur lui et que, s’il ne la voit plus, elle lui manque. Parfois, il se pose et s’interroge (et nous avec) qu’avons-nous à toujours vouloir regarder au-delà du visible ? Ne serait-il pas plus sage de s’asseoir et d’attendre que le monde vienne à soi ?

Ce voyage au pays du silence de Neil Ansell, amoureux de l’Écosse des Highlands, est comme un chant d’amour à la gloire d’un paradis que seule la littérature peut sauver de l’oubli.

Ne ratez pas l’écoute de ce chant écrit sur terre comme dans les airs !

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