Jean Mattern nous raconte l’histoire de Robert Stobetzky à qui Émile, son neveu, a offert un voyage à Jérusalem ? Pourquoi, Robert, cinquante ans, a-t-il accepté ce voyage ? Il est libraire à Bar-sur-Aube et les livres, parfois, souvent, comme la musique suffisent à combler sa solitude. Mots et notes s’épousent. 

Au fil des pages, Robert plonge dans sa vie. Une enfance interrompue, comme celle de son frère Maurice. À dix ans, les deux enfants sont devenus orphelins, ballotés de familles d’accueil en centres pour enfants. Maurice a fait sa vie en Champagne et Robert est resté à Paris avant de rejoindre son frère.

Robert nous décrit les années soixante-huit, soixante-neuf. L’homme marche sur la lune et la comédie musicale Hair est sur scène. C’est là qu’il rencontre la belle Madeleine, une Lyonnaise. Leur histoire dure trois semaines. Intense, vibrante, surtout pour Robert, jusqu’au jour où la belle s’enfuit. C’est mieux ainsi, dit-elle. Il est juif, elle est catholique. Des questions qui ne l’ont jamais effleuré. 

Se remet-on d’une histoire qui tourne court si vite ? Surgit la musique de Jean-Sébastien Bach, la Suite en Do Mineur… Une révélation, un coup au cœur…

Et si Robert apprenait la musique, s’ajustait au violoncelle, si semblable au corps d’une femme ? Johann, le jeune professeur de Bar-sur-Aube, sera son maître et son ami… De longs mois d’apprentissage jusqu’aux confidences. La vie de Johann mérite un roman dont il serait le héros…

Robert reste hanté par le souvenir de Madeleine qu’il poursuit (en toute discrétion) jusqu’à Sète où plane l’ombre de Valéry, le poète des lieux… Madeleine encore qu’il semble apercevoir en arpentant la Via Dolorosa… Vingt-six ans ont passé sans qu’il parvienne à tourner la page. Ce qu’il a pu confier à Johann, le maître de la musique, il s’en ouvrira à son neveu Émile. Il se souviendra des conseils de Johann « La musique n’exprime pas seulement la tristesse, ou la colère ou le chagrin, tous ces sentiments – elle y répond aussi. En écoutant Callas chanter J’ai perdu mon Eurydice, il comprend : la leçon de Johann. Orphée déplore la mort de celle qu’il aime plus que sa propre vie. (…) « Dans une suite de Bach, dans une sonate de Schubert, dans un air de Mozart, tu peux entendre tout à la fois la détresse abyssale d’un homme en deuil et la joie voluptueuse de quelqu’un qui a été comblé d’amour. »

Que peuvent littérature et musique dans nos vies ? Sont-elles consolation, allégresse, renoncement, chemins de deuil ? Ou renaissance ?

Un ouvrage délicat, subtil sur le sens de la vie, des origines. À lire !

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