Laetitia Colombani poursuit une œuvre où elle montre celles et ceux qui sont à l’écart. Ce sont surtout les femmes et les enfants qui l’intéressent. C’est le comment agir pour construire un monde plus juste, plus vrai ?

Elle entreprend de nous conter la vie de Léna qui, après un drame qui a fait basculer sa vie, se rend en Inde au bord du golfe du Bengale. Pourquoi a-t-elle choisi ce pays au climat difficile à supporter et où la misère saute au visage, griffe et mord ?

Un matin, alors qu’elle nage dans l’océan, elle manque de se noyer, sauvée par Lalita que ses maîtres appellent Holy, tandis qu’elle jouait avec un cerf-volant fait de bric et de broc, elle a pu alerter. Conduite à l’hôpital, on lui dit que c’est Preeti, cheffe d’un groupe de filles qui entend se faire respecter qui a agi dès que Lalita qui l’a sauvée. Elle a eu le bon réflexe.

Le regard de Léna s’ouvre, elle qui était enseignante, comprend très vite la situation sur cette terre où les femmes ne sont rien, surtout si elles appartiennent à la caste des Intouchables. 

Or, n’est-ce pas par le savoir que la liberté se conquiert ? Léna reprend goût à la vie en voulant aider, sauver, éduquer et ouvrir une école. Mais elle se heurte à tant d’incompréhension, à commencer par le couple qui a recueilli Lalita et en a fait l’employée du restaurant qu’il dirige. 

On retrouve des personnages qui ont traversé le roman La Tresse que l’auteure va porter à l’écran.

Laetitia Colombani a à cœur de montrer la situation en Inde, la place des femmes qu’on méprise, violente et viole à travers le destin de Preeti et de Lalita… Preeti, c’est la rebelle, une sorte de reine des bandits pour la bonne cause. Lalita, c’est l’innocence… 

L’auteure brosse un tableau sans complaisance du pays ancré sur des traditions d’un autre âge. Elle n’oublie rien, n’élude rien, elle dit, et c’est à nous, lectrices et lecteurs, de comprendre que, même cabossés, les êtres humains sont encore capables du meilleur.

C’est un roman généreux, puissant. Aux audacieux, l’avenir reste possible. L’éducation peut tout changer et mener vers la justice et la beauté. L’image du cerf-volant sur une plage dans la main d’une petite muette est un chemin de liberté.

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