Andréa Bescond est l’auteure de Les chatouilles, pièce de théâtre puis film qui connurent un immense succès. Ces chatouilles étaient la danse de la colère, puisque l’héroïne devenue danseuse ne se remet pas de ce que lui a fait subir un ami de la famille. 

Andréa Bescond a cédé (avec un talent fou) à l’écriture d’un premier roman. Cette simple histoire de famille est née d’une découverte, d’un choc, quand elle a appris que son arrière-grand-mère avait commis un meurtre pour s’extraire d’un homme violent. Andréa confie son étonnement : elle, qui a toujours milité pour la défense des femmes, a compris le pourquoi de son combat.

Dans ce roman qui reste un roman et qui se passe entre la Bretagne et Paris, elle met en scène Louisette, Hervé, et Lio la fille d’Hervé. Ils ont en commun d’avoir reçu un héritage de violence et de secrets de famille qui pourrissent tant de vies.

Louisette c’est une belle fille dans les années soixante en Bretagne. Une éducation traditionnelle, catholique. Sauf, qu’elle aime être regardée, possédée, mais pas s’engager. Les marins, les hommes de passage lui conviennent parfaitement. Sa sœur aînée Suzanne s’est mariée très jeune pour réparer (à l’époque c’était ainsi) une rencontre qui a porté fruit. Lorsque Louisette, pour la troisième fois, se trouve enceinte, l’avorteuse ne termine pas le travail. Mais ce n’est pas grave, ce petit elle l’aime déjà. Il lui faut partir, quitter les siens pour éviter la honte. C’est Suzanne et son mari qui la recueillent. Une famille presque normale, jusqu’au jour où Louisette, alors que le bébé joue dans son parc, est témoin d’une scène de violence qu’elle ne peut supporter.

Hervé, lui, découvre que sa mère lui a caché la vérité de sa naissance. Suzanne l’a élevé avec son deuxième mari. Il n’a manqué de rien, sauf pour lui de l’essentiel, la vérité. Il a aimé Magnolia dont il a eu une fille Lio, une musicienne très douée. Clarinettiste dans un grand orchestre, père et fille qui s’adorent, s’adonnent au joint. On calme les angoisses comme on peut. Et pour Lio survient une révélation traumatisante. Sa mère a été le jouet d’un horrible peintre libidineux. Comment se venger, rendre justice ? Est-ce souhaitable ?

Ce roman montre les fêlures, les blessures et le poids des non-dits. Est-il bon de révéler tous les secrets de famille ? Mais ces pages sont aussi celles d’une renaissance. Il n’est jamais trop tard pour vivre libres et en paix.

Roman sur la liberté, roman sur la vérité, sur le désir qui ose les chemins de la transmission et de la possible réparation. Dans ces cas, une histoire de famille peut être simple et belle, heureusement, car l’amour ne demande qu’à éclore.

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