

Ce deuxième roman de Bertrand Touzet, masseur-kinésithérapeute (son 1er roman Aurore avait été finaliste du prix Jean Anglade), raconte avec finesse et intelligence la vie d’Anna et de Camille. On pourrait dire qu’il se penche sur deux jeunes femmes boxées par la vie.
Anna vit seule et aime plonger les mains dans la farine pour fabriquer du pain avec des farines produites par un moulin tout proche. La qualité des farines fait le bon pain et rien n’est plus important pour elle que d’offrir le meilleur.
Camille, après des études d’art, se lance dans les tatouages et ouvre une boutique pas loin d’un libraire. Les mots comptent autant que les dessins, ceux qu’elle va poser sur des corps en attente de beauté, quand parfois la vie, (au propre comme au figuré) va laisser des marques, des cicatrices de souffrance.
Près de ces femmes, il y a des hommes. Gilles le meunier au grand cœur proche d’Anna qui se cache, et dont on va, peu à peu, découvrir le passé. Il y a Gaspard, le libraire face au salon de Camille. Il y a Soren, jeune pédiatre en oncologie pour enfants qu’Anna apprendra à connaître quand elle va s’égarer dans les couloirs de l’hôpital où elle doit se rendre.
Le roman donne la parole aux deux femmes qui finiront par se rencontrer et s’apprécier. Quand la vie est griffure, il est bon de dessiner des immortelles, une fleur d’exception justement, fleur de vie et de survie. L’auteur a su se mettre à la place des femmes blessées, exprimer leur ressenti. Elles disent leurs espoirs, ce qu’est le corps des femmes, ce à quoi elles aspirent. Elles disent l’autre avec un regard bienveillant. Elles se laissent atteindre, quêtent, tombent et se relèvent.
Ce sont de belles pages d’espoir qui osent le meilleur quand il passe par la foi en l’humain.
Bravo !