C’est le premier roman de Rémi David et il ne laisse pas indifférent. 

Il nous plonge dans une étonnante rencontre, celle de Jean Genet, âgé de quarante-quatre ans avec le jeune Abdallah, dix-huit ans, qui est un peu acrobate et a travaillé au cirque Pinder. 

Jean Genet n’a plus écrit depuis longtemps et sa rencontre avec ce très jeune homme, plutôt beau garçon réveille en lui la beauté des mots, lui redonne le goût de la vie. Il pousse le jeune homme à devenir funambule. De cette rencontre, va naître sous la plume de cet auteur consacré et à nul autre pareil, Le funambule, un superbe poème. Mais rien n’aurait pu être sans Monique Lange, dactylo chez Gallimard qui permet à l’homme de l’écrit cette rencontre avec le jeune Abdallah… 

Jean Genet en pygmalion façonne le jeune homme, l’introduit dans le monde des intellos du Quartier latin. On voit Cocteau, Giacometti, Sartre… Les années passées près d’Abdallah seront fécondes pour Genet, on verra naître Le Balcon, les Paravents, Les Nègres

L’auteur montre bien le vampirisme de Genet, son égoïsme aussi et son éloignement après la chute d’Abdallah… Il y a eut l’amour. Mais le désavoue est cruel. Genet n’est d’ailleurs guère plus charmant avec son éditeur. Tout lui est dû. Il aime la provocation et signe parfois Genet, le voleur, des comportements qui l’amusent.

L’auteur a beaucoup travaillé pour restituer cette époque, juste d’après la guerre, et offrir une peinture au plus juste des lieux et des personnages. Il mêle le grand soleil de l’écriture, des pays traversés de l’Italie à la Grèce en passant par le Maroc. Un besoin d’ailleurs qui met à nu les sentiments et nous bouleverse.

Un premier roman réussi.

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