On aura beau être en un même lieu, on peut être en cavales quand le passé nous rattrape et cloue à la blessure secrète. On aura beau aller toujours plus loin, fuir et pourtant demeurer dans la vêture de la fixité.

C’est ce que nous raconte Aude Walker avec Cavales. Trois personnages perdus quelque part en Californie, dont on se demande au début de l’ouvrage, à mesure que l’on tourne les pages, s’ils se connaissent et ce qui les lie.

Camille roule sur les routes de Californie avec comme passager à l’arrière de la voiture un enfant mutique. Camille n’a pas la parole aisée. Elle sait surtout écrire. Des lettres, des sms, des mails, mais à qui les envoie-t-elle, et pourquoi ? Parfois on lui dit, mais arrête d’écrire, tes mails, c’est la Bible. Elle n’a pas le mode d’emploi pour s’exprimer autrement ?

Jack est-il autre, alors qu’il est rivé à son mobil-home ? Pas vraiment, car il descend d’un côté et remonte de l’autre, une longue vue en main pour observer sa maison. Et que voit-il devant sa maison ? Ella. Qui est-elle ?

Elle a vécu avec lui. Mais que fait-elle dans la maison de Jack puisqu’ils se sont séparés ? Vision ou réalité ?

Ce roman de l’attente est aussi le grand livre des solitudes, des blessures et des deuils si souvent impossibles. 

Une écriture tendue et belle pour une atmosphère prégnante saisissante en des paysages vierges où les chevaux, les lapins ont parfois leur mot à dire. Mais les entendons-nous ?

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