

Gaëlle Josse a un talent fou. De livre en livre, elle se renouvelle et surprend. Elle est de ces auteures qui savent ausculter les âmes, même les plus sombres, sans doute convaincue que quelque part, est la part de lumière qui permet à la vie de se poursuivre et d’alléger les corps qui portent trop de peine.
Dans cette histoire, nous découvrons une famille, Olivier et sa sœur Isabelle et leurs parents.
Le père, fou de montagne, guide dans les Alpes, a toujours eu besoin des cimes, des grands espaces, même accroché aux murailles et pics. La mère, plus en retrait, a tenu pour ses enfants. Les colères du père étaient terribles.
Se souciait-il des siens, des enfants qui quêtent confiance et encouragements aller sur le chemin ? Non jamais. Ils n’étaient rien, surtout Isabelle. « Tu ne seras jamais aimée de personne, tu vas rater ta vie… » Que fait-on face à de telles prédictions ? On s’en va dès que c’est possible.
Le temps passe et vient le moment où il reste peu de temps à vivre à ce père, l’épouse a déjà rejoint son étoile. Isabelle revient à l’appel de son frère. Peut-être que la nuit s’éclaircira, peut-être que des choses seront dites et briseront l’horrible silence.
Trois voix dans ce roman, la sœur, le frère et le père qui va se livrer. Osera-t-il évoquer cette blessure profonde qui lui a mangé le cœur dans les années soixante ? C’est l’histoire d’une famille gangrénée par le poison de la grande Histoire, mais dans ces pages, un chemin de pardon, de réconciliation se dessine et s’ouvre.
Gaëlle Josse a la plume du cœur pour guérir les blessures silencieuses. Il n’y a pas que les coups qui blessent ou les paroles lancées tels des couteaux. Il y a ces silences coupables, ces murs d’orgueil contre lesquels on peut se jeter, sans voir la main tendue, celle qui relève, élève. Ce père terrible tendait la sienne aux amoureux de la montagne, une façon d’élever, mais ne voyait pas celle des siens qui l’espérait.
Un texte à vif qui écorche, mais qui restaure l’être humain en toute beauté. Superbe roman !
Pareil … Dslée, je reviendrai 🙂
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Merci à vous
Elise
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