

Que sait-on des maîtres confiseurs du dix-septième siècle ? Que sait-on de ceux qui ont pu approcher les hautes sphères en concoctant de merveilleux desserts pour le roi quand il visite son royaume ?
Voici le siècle de Louis XIII qui s’en va rendre visite au peuple de Normandie. Le meilleur doit lui être offert, et c’est le jeune Simon del Prado, que les édiles de la ville choisissent. Simon, qui lui, est tenté par les beaux yeux d’Adeline à qui il voudrait offrir un ara qui pourrait parler, et dire le doux nom d’Adeline… Il est venu jusque sur le port. Pour cinq écus, une fortune, il a pu acquérir le bel oiseau… Jour de chance ?
Maintenant, il se doit de fabriquer un chef d’œuvre sucré pour le roi. Il sera le confiseur du monarque… Or, il fait des jaloux Adrien de Méchefeux est un négociant influent. Les œillades adressées à Adeline ne lui conviennent pas davantage.
Pourquoi la cargaison de sucre attendue en provenance du Nouveau Monde est-elle saccagée ? Simon en avait besoin pour réaliser ce qui était promis au roi ? Où trouver cette matière indispensable ? Il n’a d’autre ressource que de s’adresser à son ancien maître d’apprentissage. Or, Salvador est un Juif converti qui a fui les persécutions en Espagne. Les ennemis de Simon peuvent jubiler. Simon se jette littéralement dans la gueule du loup, en l’occurrence, l’Inquisition.
Il faut immensément de talent pour se lancer dans une histoire sucrée à souhait dans une époque de grands troubles. L’aventure est là. L’histoire aussi. Celle tragique pour beaucoup de l’Inquisition… L’histoire des Juifs d’Espagne, dont beaucoup se sont convertis officiellement au catholicisme, mais qui, en secret, ont continué à pratiquer le judaïsme. C’est toute l’histoire des Marranes qui est ici révélée.
On ne lâche pas le roman de Brigite Piedfert. On tremble jusqu’à la fin. Simon échappera-t-il aux pièges tendus par Méchefeux ? Adeline joue un rôle de femme forte. Et avec elle, il n’est pas question de laisser des crimes impunis…