

Le premier jour du printemps, dans une maison délabrée, Chrissie, une gamine de huit ans d’un quartier pauvre en banlieue de Londres, tue Stevens, un petit garçon de deux ans, qu’elle étrangle, pour voir ce que cela fait. Cet acte abominable lui donne un ressenti terrible, elle est, elle et Dieu à la fois, toute puissante, et ce sera son secret, celui qui fait tenir debout et lui donne des papillons dans le ventre.
Qui est Chrissie ? Une pauvre gosse, une mauvaise graine, dit-on. Rarement nourrie, sauf à l’école, abandonnée par un père qui fait de rares réapparitions au foyer tenu par une mère qui ne remplit pas les placards et ne s’occupe pas de sa fille, qu’elle tentera d’abandonner, puis d’empoisonner. Une situation sordide, plus ou moins connue, à l’école. L’institutrice, n’est guère tendre avec la fillette, qui n’a pas la langue dans sa poche, semble comprendre le monde des adultes et résiste en frondant.
Linda est sa meilleure amie. Chrissie se comporte parfois en chef de bande et joue à faire le poirier… Chrissie erre d’adresse en adresse. Parfois, par charité, une porte s’ouvre et elle peut obtenir une part de gâteau qu’elle engouffre pour combler le vide de son ventre autant que de son cœur. D’elle, la voleuse de bonbons, on se méfie.
Quinze ans plus tard, la gamine est devenue Julia. Elle a été arrêtée, jugée, confiée à un foyer d’enfants. D’autant plus qu’elle a étranglé un autre enfant… Elle est devenue mère d’une petite Molly âgée de cinq ans et prend conscience avec la naissance de l’enfant que la maternité est quelque chose de merveilleux, mais elle se sent indigne et tremble. A-t-elle le droit d’être mère ? Saura-t-elle l’être ? Molly marche sur un mur et Julia ne le veut pas. Elle la tire pour la faire descendre. Une chute. Un poignet cassé. Et les craintes hantent Julia dont la peur qu’on lui l’enfant. Elle se souvient de Stevens et de Ruthie. Ce n’est pas le visage de Molly qu’elle voit quand elle regarde sa fille, mais le visage de ceux qui ne reviendront pas. « Des fois je me dis que je n’avais pas besoin d’être condamnée à la perpétuité parce que j’avais eu Molly à la place. C’est elle ma peine ».
Ce roman du repentir et de la quête du pardon est écrit à la première personne. Les chapitres Chrissie et Julia alternent. C’est un premier roman écrit, et c’est réussi, à hauteur d’enfant pour la partie Chrissie.
L’auteure, diplômée de l’université d’Oxford en psychologie expérimentale, travaille en psychiatrie. J’ai un peu de peine à croire qu’elle ait pu écrire ce roman avec joie. Une lecture bouleversante jusqu’au dérangement.
Ce livre très dur et éprouvant si je comprends bien, mais qui reflète bien la réalité de certains.
Merci pour ce très beau retour
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Oui, une réalité au plus près. Merci à vous
Elise
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