
On ne présente plus Anny Duperey, comédienne, (théâtre et cinéma) et auteure de romans à succès ou d’essais, et grande amoureuse des chats.
Dans ce roman, en forme de conte psy, elle nous montre Solange, mal dans sa peau et dont on aurait envie de dire. Que t’arrive-t-il, ma Solange ? N’as-tu pas tout pour être heureuse ? Elle est mariée à Didier, bel homme, droit, et qui, à la faveur d’une promotion dans l’immobilier, lui a fait quitter Fécamp pour Guéret dans la Creuse. Solange est issue d’un milieu bourgeois, mais a préféré entrer dans la vie active après le bac, plutôt que de se lancer dans des études de médecine ou de droit…
À Guéret, elle n’a trouvé qu’un poste de caissière dans un supermarché et s’est fait quelques copines qui essaient de la décoincer… On change de look, cheveux rasés sur la moitié du crâne, crête teinte, un drôle de hérisson… Et c’est le moment où apparaît, sans qu’elle puisse s’expliquer le pourquoi du comment, une vague terrible… Comme une vieille culpabilité qui resurgit (inexpliquée) elle ne veut pas aller à l’anniversaire de son papa cardiaque… C’est Didier qui en fait les frais.
Et voici la deuxième partie du livre, puis la troisième (je me garderai bien de tout révéler). Au cours d’un voyage organisé par le travail, elle rencontre à Nîmes une femme, une clocharde hors norme qu’elle est persuadée avoir connue quand elle était très jeune… Près de celle qu’elle appelle Éliane, et qui s’amuse des errances de Solange, d’autres « artistes de la rue ».
Le regard et le cœur peuvent s’ouvrir.
Des pages qui ressemblent à une psychanalyse hors des sentiers battus. Les contes ont beaucoup à nous apprendre sur les exclus, la nécessité d’être vrai, d’éclairer la nuit, d’oser être pour mieux vivre, pour soi et les proches.