Yamen Manai est tunisien et vit à Paris où il est ingénieur et travaille sur les nouvelles technologies de l’information. Déjà auteur de trois romans, tous primés, il propose Bel Abîme, un roman qui ne peut laisser insensible.

C’est l’histoire d’un adolescent qui a trouvé un chiot nouveau-né dans un chantier et l’a sauvé. Il a d’abord fallu le cacher, car dans la religion musulmane, le chien est impur. Mais cet adolescent aime le monde animal. Il ne comprend ces horribles hadiths écrits trois cents après le Prophète et qui n’arrangent que ceux qui les ont écrits ou qui les appliquent. Il a toujours été révolté par la cruauté des gosses près de lui jouant à martyriser le monde animal. « Qui a un jour entendu le cri d’un caméléon qu’on a brûlé dans des cartons ? » Moi, se souvient ce jeune adolescent qui se trouve en prison, (je ne puis tout raconter) et a un avocat commis d’office et est visité par un psy… 

Il ne regrette rien. Si c’était à refaire, il agirait de même. Ce qui compte pour lui dans cet enfermement dans lequel l’a plongé l’histoire de Bella, le nom donné à la chienne, c’est son souvenir, elle seule savait essuyer ses larmes, apaiser sa souffrance. Or, dans ce pays, l’ordre vient du ministère, on abat les chiens pour éviter la rage. C’est si facile de s’en prendre à un chien. Pour lui, si Allah a créé le chien, ce n’est pas pour l’exclure.

Ce fougueux adolescent, épris de justice et de beauté raconte sa vie en Tunisie, son père préoccupé de réussite, avec une fabuleuse bibliothèque qu’il n’a jamais lue… Mais des rayonnages emplis de livres, ça pose un homme de son rang. Lui, le jeune garçon a lu. Les livres rendent moins sots. Qu’est-ce qu’un père qui n’a que le langage des baffes et le mépris pour les siens ? L’adolescent ne doit pas en vouloir à sa mère, mais jamais elle ne l’a défendu, pas plus que les autres membres de la famille. C’est une femme soumise… pas prête à se révolter, à conquérir sa liberté.

Comment imaginer la vie et le désespoir de cet adolescent ? L’auteur a trouvé le juste ton pour décrire sa peur, ses révoltes et ses espoirs. 

Un ouvrage d’une grande qualité à lire, à offrir.

Dans le cadre de Livres d’ailleurs festival qui se tiendra du 3 mars au 6 mars 2022 À Nancy, grâce à Diwan en Lorraine, contact@livresdailleurs.fr, j’aurai le plaisir d’animer la table ronde « Tunisie, onze ans de désirs de changement » où seront présents Yamen Manai pour Bel Abîme et Amine Alghozzi pour Danse Aléatoire (titre en Arabe Zindali) le jeudi 03 mars 2022 de 18.00 à 20.00 – Résidence universitaire Mon Plaisir rue Jacques Callot à Vandoeuvre.

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