Voici l’histoire de Julien, de son chagrin… du lieu de ce chagrin.

Cela fait vingt ans qu’il n’est pas retourné à Argelès-sur-Mer. Il faut le coup de fil de Genio Tardelli, le voisin de sa mère pour bouleverser une vie qu’il a tenté d’organiser… Louise, sa mère a disparu. 

Il prend le volant et se rend en ce lieu qu’il s’était juré d’oublier. Jamais plus, il n’y remettrait les pieds… Il a fait sa vie qu’il regarde et photographie, puisque c’est son métier. Est-ce que l’objectif peut combler le manque, faire reculer l’absence de lumière, gommer les erreurs et effacer le flou ?

Mais que s’est-il donc passé ? Le chemin qu’il parcourt est l’occasion de revivre une part de son enfance, de sa jeunesse. On rembobine, comme on dit au cinéma. De cinéma, il est justement question. Louise est comédienne. Aux côtés de Serge, l’homme aimé, elle a attendu le rôle de sa vie et a fini par lasser Serge qui a claqué la porte. Julien en a voulu à sa mère. À ses yeux, la grande responsable du départ de Serge, c’est elle. Qu’elle ne se plaigne pas de la solitude… Sa façon de voir la vie, toujours sous l’angle de la « comi-tragédie », l’a lui, privé de père…

Or, lorsque Julien arrive à Argelès, sa mère est là… On comprend sa rage. Ultime comédie de cette femme qui lui a pourri la vie et qui ne sait plus dans quel registre jouer pour attirer à elle un peu de sympathie, à défaut d’amour ?

Cette rencontre, ces retrouvailles qui vont tout de même avoir lieu vont être l’occasion de grandes conversations. Après la nuit, le silence, peut venir la lumière et le chant. Pour Louise, cet appel au secours est peut-être l’occasion de dire, d’être enfin elle-même. Et pour ce fils, bouffé par la rage, celle de laisser venir à lui, un peu de compréhension porte ouverte sur la paix du cœur.

Il faut beaucoup de talent pour oser dire, s’interroger, tourner les pages d’une vie enténébrée, déchirer le voile du mystère si lourd à porter pour aller jusqu’à la folle espérance d’une réconciliation.

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2 commentaires sur « On pourrait croire que ce sont des larmes, par Éric Genetet, éditions Héloïse d’Ormesson »

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