Cécilia Dutter est romancière et une brillante essayiste. Elle est aussi présidente de l’association des Amis d’Etty Hillesum, à qui elle a consacré plusieurs ouvrages, dont Etty Hillesum, une voix dans la nuit et Un cœur universelregards croisés sur Etty Hillesum. Etty, jeune femme juive néerlandaise est morte à Auschwitz. Elle est connue grâce à son journal intime d’une grande qualité littéraire et qui montre le chemin spirituel parcouru qui l’a rapproché des mystiques chrétiens.

Après le très beau roman publié chez Tallandier (voir dans ce blog) L’amoureuse, Le roman de Marie-Madeleine, Cécilia Dutter nous offre cette Patience du quotidien, comme une claque adressée à ce monde qui s’agite en tous sens. 

Par petites touches, l’auteure nous invite à regarder nos vies avec patience, comme le fait Dieu avec ses créations. Et si la patience était une vertu cardinale pour oser le quotidien. 

Cécilia Dutter s’appuie sur chaque jour, du lever au coucher, à tout instant, une rencontre avec des amis, une autre quand on est invité en un lieu où l’on connaît peu de monde et qu’il faut, parce qu’on est bien élevé, un verre à la main, s’adresser aux inconnus, se définir, lâcher quelques petites phrases qui vont hérisser le poil de trop de gens superficiels. Ce monde entend si peu le besoin de se ressourcer, de réfléchir. Non, l’auteure ne donne pas de leçon, ne juge pas. C’est justement la patience qui le permet. 

J’aime quand elle parle d’une amie qui va se soumettre au Botox pour offrir un visage toujours séduisant… Comme un devoir, alors les années déposent en chacun autre chose qu’un visuel. Ce qu’on a perdu en attrait peut largement être compensé par une richesse qui sera source de vie. Oser s’accepter, c’est un autre pas vers la beauté.

J’aime quand elle évoque une salle d’attente chez un médecin… On y voit la future mère dont le ventre se déforme sous les coups de la vie à venir et on entend ce qu’a vécu Cécilia pour devenir mère.

J’aime quand elle évoque Narcisse revenu dans la paume de chacun sous la forme d’un téléphone portable… 

J’aime, quand, ici et là, sont glissées les citations de Goethe, de Rainer Maria Rilke, Giono, Paul Valéry ou quand elle évoque les vies bouleversées et bouleversantes d’Etty Hillesum, Madeleine Delbrel, Flannery O’Connor…

J’aime dans l’avant-propos ce qu’elle suggère et qui est vraie lumière : « Tendre est ce Dieu qui laisse le temps au temps, sans se languir, sans s’offusquer, sans s’énerver contre l’homme, mais sans jamais cesser d’espérer, qu’il le rejoigne » 

Un ouvrage de 122 pages qui remet doucement chaque chose, chaque idée à sa juste place.

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