J’ai déjà eu l’occasion de parler des précédents ouvrages d’Agathe Portail (L’année du Gel et Piqûres de rappel) où d’une plume alerte, vive, souvent incisive et teintée d’humour, elle raconte les aventures du major Dambérailh, spécialiste des enquêtes liées à des secrets de famille et dont on pense se sortir en exécutant le gêneur. Parfois, le major se passerait bien de la vieille tante Daphné, habile dans le genre, je fouille et je trouve même si je vous enquiquine, cher major. Lui, la voudrait au diable…

Nous voici dans le Bordelais, on retrouve les vignes, ou plutôt une entreprise familiale, la tonnellerie Opras que dirigent Philippe et Myriam qui sont frère et sœur. Ils s’entendent à merveille. Trop bien, car les conjoints en prennent ombrage et n’ont que peu voix au chapitre. Près d’eux, Pol, presque frère, lui est devenu dentiste. Bien pratique pour Myriam obligée de se rendre à son cabinet, car une méchante rage de dents lui mange la tête. Elle frôle la rage tout court quand elle apprend que Pol va se marier avec Aline, ça c’est normal, et surtout qu’il va aller s’installer au Canada. ça, c’est nettement moins bien. Très vite, plus rien ne va… 

Voici Philippe, le mari de Myriam qui vient signaler la disparition de son épouse… Mais qu’est-ce qui lui a pris de disparaître ? Le major Damberailh ne rit pas du tout. Il était déjà lancé sur une autre enquête. Katia, dévorée par un chien de combat. Il a flairé le mauvais coup. Ce n’est pas un accident… Et comme il est inquiet pour le devenir de sa fille en soins intensifs après un incident de moto… On peut dire que toutes les catastrophes lui tombent dessus.

On retrouve la narration vive de l’auteure dans ce roman choral… Et comme l’histoire commence avec le point de vue de Myriam… et que le major intervient plus tard… Qui est le personnage central ? Eh bien, tous… Agathe Portail offre des portraits fouillés, faits de tendresse autant que de férocité. L’humour est bien présent jusque dans les situations dramatiques qui ne manquent pas. Le rôle des belles-mères et belles-sœurs qui ont l’art de distiller le poison est bien là. Aline, la femme de Pol aurait-elle occis l’emmerdeuse de Myriam ? Les jeunes enquêteurs piétinent et les prises de bec de quelques-uns sont pointées avec des réflexions parfaitement adaptées. Je ne savais pas que les gens bien élevés du passé assortissaient leurs boutons de manchettes à leurs lacets. Tout un art !

Un bon cru, une belle veine. Bravo à l’auteure !

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