

À vingt-sept ans, Berg n’a encore rien de fait de son existence. Ce n’est pas qu’il soit né dans un mauvais milieu. Il a eu une enfance presque parfaite, des parents aimants, attentionnés et il a reçu, en quelque sorte, l’héritage intellectuel d’un grand-père rabbin, Joel Rothman.
Le roman commence avec un étrange cambriolage. Berg s’est introduit dans une sorte de ferme qui durant la journée est déserte. Il n’y a pas à forcer la serrure, les fenêtres sont toujours ouvertes. Que cherche Berg ? Il commence par la salle-de-bains, fouille dans la pharmacopée désespérément inintéressante.
On comprend très vite que le beau jeune homme qui semblait s’être remis sur le bon chemin, depuis plusieurs mois –il a rompu avec les drogues– a comme une impérieuse nécessité, de renouer avec les poisons. Il a bien conscience qu’il ne doit pas. C’est plus fort que lui…
Peu à peu, il révèle son histoire. Comment en est-il arrivé là ? Il semble avoir été cabossé au propre comme au figuré. Et voici qu’on lui a proposé de garder une maison… Il a dit oui. Il lui est même donné la possibilité de travailler sur les bateaux, de les réparer, ou de les reconstruire afin de promener les touristes. Alejandro peu communicatif l’a pris sous son aile. Tout pourrait changer.
Talinas, c’est le nom d’une petite ville côtière. Le lieu pour oser enfin regarder l’horizon pour Berg, un lieu pour croire à tous les possibles, et à trouver le sens de la vie. Le vrai, sans ces cochonneries d’opiacés. Si la vie n’a pas été tendre pour Berg, son horizon s’éclaircit grâce à la nature et au travail manuel qui sont ici magnifiés afin que s’ouvre la porte de l’espoir.
Merveilleux premier roman à ne pas manquer et à offrir. Il est plus efficace que n’importe quel comprimé censé faire voir la vie en rose.