

Après plusieurs ouvrages et documents historiques, Bernard Cattanéo, docteur en Histoire des idées politiques s’est lancé dans le roman avec talent et succès.
Les Anges Noirs de Berlin son second roman raconte l’Allemagne troublée et troublante des années 1930 au cours desquelles Gudrun, orpheline de mère et élevée par un pasteur austère rangé aux idées du nazisme qui profile déjà ses inquiétantes ombres, s’enfuit et rejoint Helwige, sa tante parfumeuse à Berlin. Gudrun a l’audace de ses dix-sept ans et aspire à la liberté et au chant qu’elle veut pratiquer. Elle est belle, distinguée et veut chanter dans un cabaret.
Helwige la recueille, la loge et lui trouve un travail et lui permet d’apprendre le chant… Gudrun devient Eva. Voit-elle les orientations de sa tante plutôt attirée par la gent féminine ?
Sa tante lui offre la possibilité de rencontrer Marieke, l’Ange Noir qui tient le cabaret des Templiers qui n’a pas forcément bonne réputation. Mais c’est la chance d’Eva.
L’histoire d’Eva alterne avec celle de Fritz, jeune peintre très doué, avant-gardiste, un art peu prisé par les nazis qui considèrent, on le sait, la modernité comme l’un des axes menant à l’appauvrissement. L’art moderne, c’est l’art dégénéré. On y voit aussi ce pauvre Oskar banquier, très amoureux de jeunes artistes. Un scandale pour Elsa, son épouse qui le quitte et que son fis snobera.
Comment Eva parvient-elle à surmonter une telle ambiance en voyant les bataillons de fanatiques au pas qui viennent tabasser les Juifs et tout ce qui n’est pas aryen ?
Eva se prend d’amour pour Fritz qui va céder aux sirènes du nazisme, tandis qu’à elle, on va proposer la Résistance… Comment garder la tête hors de l’eau, comment ne pas sombrer dans le chaos, quand on a simplement voulu vivre et être heureuse ? Est-ce que l’amour est un remède, remède qui peut sauver de la barbarie et des crimes horribles d’une stupide idéologie ?
L’auteur mène bien son récit, montre la condition des femmes à travers l’histoire de celles qui peuplent ces pages.
Merci pour le lien
Elise
J’aimeJ’aime