Comment parler d’un thriller psychologique, d’un huis clos sans trop déflorer l’histoire ? 

Ici, Niko Tackian, nous entraîne sur une île belle… Sable fin, eau turquoise. Son héros, Yohan peut s’en réjouir, lui, le fatigué de la vie… qui n’aime plus son présent.

Très vite, on se pose cette question : une île loin de tout, peut-elle permettre de retrouver l’insouciance, la beauté, le bonheur perdu ? Est-ce la deuxième chance dont rêve tout un chacun ? Prudence cependant, car un décor paradisiaque peut cacher l’insoutenable enfer…

Après sans doute une bonne cuite, due au besoin de tout oublier quand plus rien ne va, Yohan se réveille, dans un étrange hôpital, disons, une chambre cabane en bois et le bras immobilisé par une perf… Qu’est-il arrivé ? Un médecin, le docteur Temple, explique tout à ce patient, qu’il appelle Achab, le détective…

  • Ah bon, j’ai un autre nom ? s’exclame Yohan…
  • Oui, c’est ainsi, confirme ce médecin. Moi aussi, j’ai changé de nom.

Il faut suivre les conseils du médecin et tout ira bien sur cette île. Si tout semble bien ordonné, presque rassurant, Yohan s’interroge. Pourquoi ces maisons abandonnées, ces échoppes désertes ?  Que comprendre ? Il rencontre une dizaine d’habitants plus énigmatiques les uns que les autres. Quelque chose lui échappe.

Qui cherche trouve, or, les découvertes ont de quoi filer une belle angoisse et l’entraîner dans des situations compliquées, voire dangereuses. Et l’attirance pour Etelle n’y changera pas grand-chose.

Niko Tackian écrit bien. Sa plume est jolie, poétique et déchirante. Il a un talent indéniable pour camper des décors, brosser le portrait de personnages hors du commun. Il offre des paysages imaginaires plus vrais que nature, dont il explique tout à la fin de l’ouvrage qu’ils sont le fruit de ses lectures. Sans lecture, pas d’écrivain. Il faut nourrir l’esprit.

L’image de l’île mystérieuse, la baleine de Moby Dick, les éléments déchaînés qui enchaînent et font tournoyer les esprits sont présents. L’auteur broie le lecteur, le pétrit à merveille pour l’empêcher de le quitter afin de le conduire à la vérité. On peut manquer de souffle d’où ce titre « Respire » (ne pas confondre avec le premier roman d’Anne-Sophie Brasme Fayard). Mais cette vérité indispensable à l’équilibre est-elle celle qui sauve, ou celle qui terrasse ?

Qui aura le dernier mot dans ce combat du bien et du mal ? Yohan parviendra-t-il à trouver l’oxygène nécessaire à sa liberté et à son bonheur ?

Ce roman noir, sidère autant qu’il étourdit et sans décevoir.  

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