2022 sera l’année Molière. C’est-à-dire que l’on va célébrer ici et là, modestement ou en grande pompe, la naissance de cet auteur, comédien fétiche du grand roi Soleil, Louis XIV. Christophe Barbier est connu pour être journaliste politique. Il a d’ailleurs été directeur de la rédaction de l’Express jusqu’en 2016. Il poursuit sa carrière en tant qu’éditorialiste et interviewer en radio.

Peut-être le sait-on moins, il est comédien, fou de théâtre. Il a d’ailleurs publié Le dictionnaire amoureux du théâtre en 2015 et quelques ouvrages évoquant Sacha Guitry ou Feydeau chez Tallandier. Donc, il était tout à faire normal, selon lui, de nous offrir quelques éclairages concernant Molière.

Le Monde selon Molière n’est pas une biographie, mais un ouvrage permettant de mieux comprendre l’auteur dont on dit tant de choses, vraies ou supposées aujourd’hui… A-t-il vraiment existé ? A-t-il plagié d’autres auteurs ? Il était très en lien avec une famille de comédiens, Les Béjart, il a aimé Madeleine, mais a épousé sa fille Armande. Armande aurait été la fille de Molière, a-t-on dit.

Si Christophe Barbier, dans une longue préface, évoque ces faits, la suite du livre pose les vraies questions sur le personnage et permet de mieux le connaître et le comprendre. D’abord ses liens avec le roi Louis XIV qui, très jeune, à l’époque où il courtisait Ève de Lavallière, a été séduit par ce provincial, dont le père, travaillait à la cour. Cela favorise les entrées.

Christophe Barbier parle aussi de Molière et des femmes à travers des extraits de l’École des femmes, des Précieuses ridicules… Alors Molière, misogyne ou au contraire défenseur de la cause féminine ? Ce livre montre aussi combien Molière a pu se moquer des médecins de l’époque, imbus d’un savoir qu’il ne possédait même pas, relire Le Médecin malgré lui. Ne passer à côté de Molière et le théâtre, comment il a su unir la France dont aucune région ne parlait la même langue du fait des patois locaux… Il a fait en sorte, que tous, nous parlions et comprenions sa langue.

Molière aimait la tragédie, voulait éduquer les spectateurs. Or, le tragique n’a pas fonctionné, non parce qu’il était mauvais, mais le public voulait se divertir. Le génie de Molière aura été d’avoir compris, qu’il pouvait atteindre le même but mais par le rire. Bien évidemment, il y a Molière et Dieu, si souvent taquiné… Et enfin, Molière et la Mort. Le grand auteur est mort avant ses quarante ans. 

L’ouvrage de Christophe Barbier tape les trois coups, comme au théâtre. Et voici une scène d’apprentissage précise, instructive sans être barbante. L’auteur peint un homme de théâtre qui a fait se lever le rideau sur la part de nuit de l’humanité pour la conduire vers une scène lumineuse et donner l’envie d’être autre.

Bravo !

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