

C’est un roman émouvant et d’une grande richesse que nous offre Sylvie Wojcik. C’est l’histoire de deux femmes bien différentes qui se sont rencontrées sur les sentiers de Compostelle.
Jeanne, la plus âgée a ses secrets et Gaëlle, la plus jeune, aussi. C’est une jeune fille dont on dit qu’elle traînait dans les rues avec d’autres jeunes plus ou moins recommandables et qui n’hésitait à faire les poches des anciens.
Tout les sépare, mais Compostelle, ce chemin de lumière les réunit. Très vite, dans l’Aubrac, Gaëlle remarque les difficultés qu’éprouve Jeanne. Respiration difficile, trace de piqûres dans le bras…
Jeanne souffre, mais a décidé d’avancer, de s’offrir ce chemin de liberté et de beauté face à la nature. Elle voit les prairies couvertes de narcisses blancs… Les narcisses comptent pour elle. Ils moutonnent parmi les herbes.
Gaëlle est surprise de se découvrir autre, capable de penser à Jeanne, elle qui a toujours fui… Pourquoi ?
Les deux femmes vont de refuge en refuge, rencontrent quelques villageois, recueillent quelques confidences et Gaëlle se découvre capable d’écouter et presque d’aimer. L’armure dans laquelle elle s’était caparaçonnée se fissure. Et naît une autre jeune femme.
Si le voyage est physique, parfois douloureux, il est aussi surtout intérieur, jusqu’à la libération dans tous les sens du terme. C’est un chemin de dépassement qui s’offre.
Il faut infiniment de talent pour conter cela en une centaine de pages qu’on boit, comme on boirait la tisane magique de ce médecin Gunther rencontré sur le chemin.
En peu de mots, l’auteure nous montre Gaëlle qui évoque sa vie, est à l’écoute de Jeanne, comme elle a su écouter André qui n’a pas su retenir la femme aimée, mais dont il a gardé ses dessins…
On ne peut qu’être bouleversé par cette lecture, bouleversé, ébloui et transformé.
Bravo à l’auteure !
J’en suis heureuse.
Merci à vous
Elise
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