Reine Andrieu, pour ce premier roman, s’est lancée dans un roman choral se déroulant dans le Bordelais pendant les années de guerre, du moins pour le début, jusqu’à nos jours ou presque.

En 1946, une petite fille est découverte sur un banc près de Bordeaux, elle est sale, échevelée, a des griffures partout et ne sait si son nom, ni qui elle est, sinon qu’elle a couru dans la forêt…

En septembre 2011, des avions percutent les Tours jumelles à New-York. Solveig à Toulouse prend la parole et parle d’elle, de sa belle et grande histoire d’amour avec Antoine avec qui elle a vécu pendant 50 ans.

D’autres personnages entrent en scène, Noémie Lenoir quand on frappe un jour à la porte du manoir de Lignon au début de la guerre. Femme de médecin avec deux jeunes enfants, elle ne peut refuser l’hébergement imposé. Il faut loger un ennemi. Passé le temps du rejet, de la méfiance, vient le regard nouveau…

Günter prend la parole et évoque son drame…

Et il y a Justin, celui qui a recueilli la petite fille perdue. Il ne peut en rester là, il lit la presse, enquête et réussit à faire des rapprochements avec une famille disparue. Le docteur de Lignon… 

L’auteure a composé une magnifique histoire… Solveig, la chanson triste de Grieg… Le long hiver… On ne peut s’empêcher d’y songer. Elle a réussi à démontrer qu’en ces temps troubles et troublés, les êtres ne sont ni d’un côté, ni de l’autre. Elle peint aussi de vils personnages, habités par une stupide vengeance parce qu’ils croyaient en leur vérité, en leur justice.

Solveig n’a certes pas eu de chance, mais elle a trouvé sa résilience et a pu se reconstruire, déchirer ainsi un à un les voiles de mémoire obscurcie par le drame, la culpabilité dont elle tentait sans doute de se préserver.

Justin et Antoine rachètent bien des vilenies. 

On referme ce livre avec le sourire. Celui qui donne à espérer envers et contre tout dans l’espèce humaine. Il suffit d’une ou deux personnes profondément généreuses pour donner à penser que rien n’est jamais irrémédiablement perdu.

Bravo !

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s