Un premier roman c’est toujours une aventure. Celui de Laurent Petitmangin, originaire de Lorraine, s’est faufilé au cœur de cette rentrée littéraire. Impossible de l’oublier. Celles et ceux qui le liront ne pourront pas l’oublier.

Il est rare de lire un ouvrage sur l’amour paternel. Il est rare de découvrir la vie de petites gens (sans mépris de ma part) sans céder au misérabilisme. C’est au contraire le comment faire pour que les petits gars dont le paternel est fier s’en sortent, s’élèvent dans la société, soient heureux, gardent des liens très forts entre eux. C’est dur d’être père et mère à la fois. Non l’épouse, la moman comme on dit encore en Lorraine, n’est pas partie, du moins pas avec un autre. Si elle est partie, c’est pour un pays dont on ne revient pas. Elle a traversé la nuit et l’a imposée à ceux qui sont restés, à ceux qui allaient la voir à l’hôpital Bon-Secours, à ceux qui savaient l’issue, sauf elle, quoique…

Il est vaillant ce père de deux fils, Fus à cause de Fussbal, son prénom, c’est Frédéric, un gars élancé, un peu sec. Puis Gillou, plus en rondeurs et qui travaille bien en classe. Il est vaillant ce père qui se rend toujours aux réunions du parti socialiste, même si, autour de la table les gars sont moins nombreux. Le charbon, le fer, c’est déjà de l’histoire ancienne en Lorraine… Mais pas pour les hommes et les femmes façonnés par cette terre, mais offerts aux vilaines idées. Il suffit que passent quelques grandes bouches rassemblées sous des sigles politiques prônant le racisme et le non aux immigrés pour que tout bascule. Le paternel peut trembler pour ses gamins… Quelle route vont-ils prendre ? Car les clans cognent dans la région. Le paternel en perd parfois la voix, du moins les arguments, lui qui ne veut que le meilleur pour eux, et voudrait qu’ils puissent se regarder dans le miroir.

Avec une grande maîtrise dans le style et la narration, l’auteur brosse une peinture du monde ouvrier, des engagements, de l’élan, de l’amour familial comme jamais peut-être, jusqu’ici je n’en ai lu. Moins de deux cents pages pour couvrir une bonne dizaine d’années.

Pas de mélo, rien que des espoirs, parfois déçus. Pas de révolte, pas d’acceptation non plus. Un livre vérité qui prend aux tripes, un chant d’amour. 

Une pierre posée sur le chemin des destinées. Beaucoup de critiques ont pensé : c’est comme Nicolas Mathieu, « leurs fils après eux » que j’avais aimé, malgré l’âpreté et parfois les propos un peu crus. Il faut rester dans la réalité. 

Laurent Petitmangin n’en a pas eu besoin pour nous émouvoir et nous inciter à regarder plus loin.

Ne ratez pas cet ouvrage qui a reçu le prix Stanislas du premier roman. L’auteur sera au Livre sur la place de Nancy le dimanche 13 septembre au Musée des Beaux-Arts pour une table ronde « Trouver sa place » animée par Sarah Polacci à 14h

J’ajoute, qu’en plus du Prix Stanislas, du Prix des médias, il vient d’obtenir le très beau prix de la Feuille d’Or à Nancy. Que du bonheur pour lui ! Ces prix seront remis au Livre sur la Place à Nancy… Pour en savoir plus http://www.livresurlaplace.com

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