Alain Jaspard, déjà auteur chez Héloïse d’Ormesson de Pleurer des rivières, (Prix Dubreuil du premier roman à la Société des Gens de Lettres et lauréat du Prix Notre Temps) est aussi réalisateur de séries animées Tom-Tom et Nana ou Les Contes de la rue Broca, signe un deuxième roman savoureux, au verbe mordant et incisif pour raconter un conflit qui ne disait pas son nom, la guerre d’Algérie qu’on n’appelait pas ainsi, mais plutôt « événements ». 

En se penchant sur la vie de Max à Saint-Étienne, fils et petit-fils de mineur, il brosse le portrait d’une jeunesse en quête de meilleur et d’amour. 

Max n’a pas du tout envie de devenir mineur de charbon et s’il a suivi quelques études, encouragé par son instituteur, il préfère encore embarquer pour l’Algérie en 1961. Au moins, il y aura le bateau, la mer et le soleil. Mais il ne sait pas ce qui l’attend et dans quel merdier il va se rouler, sans l’avoir demandé. 

Il laisse au pays Monika qui se considère telle sa fiancée et le voici intégré au 11ème bataillon de chasseurs-alpins. 

Il raconte la vie des soldats, des colons, des Algériens au service des Français. Personne ne comprend rien à rien.

Heureusement, il y a Leïla, jeune infirmière berbère dont il tombe amoureux. Tant pis pour Monika restée en France qui se console dans les bras de son chef de bureau…

L’époque est bien peinte, la vie de cette jeunesse si peu éduquée à la sexualité et à l’amour.

Mais bien que cette vie ne soit pas toujours la vie en rose, loin de là, l’auteur, grâce à son style vif, percutant, réaliste et nimbé d’humour, mais oui, ne peut laisser indifférent.

Je n’ai pas lâché ce roman, lu d’une traite… Alain Jaspard écrit comme s’il filmait, il sait offrir de gros plans, sonder les âmes. L’émotion est là.

À lire et à faire lire.

Dans le cadre du Livre sur la Place à Nancy, Alain Jaspard participera à la table ronde « Vivre ou mourir !», animée par Florence Bouchy du Monde des Livres, en compagnie de Gwenaële Robert (Never Mind, chez Robert Laffont) et de Jean-René Van der Plaetsen, (Le métier de mourir, chez Grasset) le samedi 12 septembre 2020 au Palais du Gouvernement à 10 h.

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2 commentaires sur « Les Bleus étaient verts, par Alain Jaspard, éditions Héloïse d’Ormesson »

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