Il n’est pas aisé de parler d’amour, de coup de foudre, d’être à la fois romantique et moderne. Il faut du talent, une belle écriture. Il faut oser analyser les sentiments, côté homme, côté femme.
Éliette Abécassis, déjà auteur d’une vingtaine de romans qui ne sont pas passés inaperçus (Qumram, La Répudiée, Un heureux événement, Sépharade ou Le maître du Talmud) a entrepris ici de raconter l’histoire d’amour d’Amélie et Vincent.
Tout commence à la fin des années 80. Ils sont jeunes et étudient à la Sorbonne. Ils éprouvent ce qu’il faut appeler un coup de foudre, mais aucun n’ose faire le pas. Timidité, crainte de n’être pas à la hauteur. Une fille peut-elle faire le premier pas ?
Saisir le bonheur n’est pas aisé, même bien après 1968. Elle est où cette libération ?
Un premier rendez-vous est raté. Un retard, on passe à côté de l’autre ou juste derrière et on ne se voit pas.
Le temps va, chacun fait sa vie, se marie, a des enfants. Une course, une quête. Aucun n’est satisfait. Ils se revoient dix ans après. Ce n’est pas encore le moment idéal… Et la vie se poursuit. Une vie parfois cruelle, qui cabosse, fait mal, peut laisser des cicatrices.
Amélie et Vincent attendront encore. Ils seront remis en présence l’un de l’autre vingt-huit ans plus tard. Sera-t-il temps, seront-ils prêts ?
L’auteur nous entraîne et on ne peut lâcher cette histoire qui au fond nous ressemble. Amour, illusion, désamour, désillusions, mais toujours cette quête, ce désir qui tend le récit vers l’accomplissement. Il faut une belle maturité et oser briser le carcan des conventions et de l’éducation, pour enfin pourvoir vivre l’amour.
Beaucoup de délicatesse dans la description des sentiments.
C’est parfaitement réussi.
Ne ratez pas ces rendez-vous, ils sont essentiels à nos équilibres.